A l’heure où certains spécialistes craignent une nouvelle crise des subprimes, OOK magazine vous fait (re)découvrir Park Avenue, le premier livre de l’auteure américaine Cristina Alger. Un roman qui plonge les lecteurs dans les tourments d’une grande famille de la finance new-yorkaise qui doit faire face à la crise économique de 2008.

Park Avenue (© Livre de Poche)
Les Darling correspondent en tout point à l’idée que l’on se fait d’une riche famille américaine modèle. Carter, le père, est P-DG de Delphic, un fond de pension prospère qu’il a lui-même créé. Inès, la mère, est une femme au foyer qui jongle entre la décoration de ses diverses résidences et l’organisation de soirées mondaines. Merrill et Lily, les filles, sont, toutes deux mariées à des hommes respectables qui travaillent dans l’entreprise familiale. Mais, tout bascule lorsque Morty Reis, l’un des proches collaborateurs de Carter disparaît. Le scandale menace alors la famille Darling au plus fort de la crise, dans un moment où les médias et le grand public considéraient tous les acteurs du monde de la finance comme suspects.
Dans son premier roman, Park Avenue, publié en 2012, Cristina Alger, elle-même ancienne analyste financière pour Goldman Sachs, décrit les effets de la crise sur Wall Street en racontant l’histoire de cette famille typique de la haute société de la côte est des Etats-Unis.
Un polar financier efficace
Avec son écriture simple et directe, l’auteure nous embarque dans un thriller haletant en maintenant le suspense de bout en bout en multipliant les retournements de situation, souvent inattendus. Toutefois, ce livre n’est pas vraiment centré sur une enquête policière. A l’inverse, on suit surtout les dirigeants de l’entreprise Delphic dans leurs manœuvres visant à tenter d’étouffer un terrible scandale financier qui ressemble à s’y méprendre à la fameuse affaire Bernard Madoff.
Cristina Alger met à profit son expérience du fonctionnement des institutions de Wall Street pour livrer une description très précise des moyens que les grands noms du monde de la finance et les avocats spécialisés peuvent mettre en place pour cacher leurs malversations. Elle s’attache notamment à mettre en avant la rapidité avec laquelle les choses se font et se défont à New York. En effet, toute l’intrigue se déroule en seulement cinq jours pendant le long week-end de Thanksgiving et les chapitres, relativement courts, sont centrés alternativement sur les différents protagonistes qui agissent simultanément et dont les actes sont racontés presque heure par heure de façon à garder le lecteur continuellement en haleine.
Une histoire de famille
Outre les manipulations financières, dans son livre, à mi-chemin entre Le Loup de Wall Street et Gossip Girl, l’auteure décrit aussi et surtout une dynamique sociale particulière qui caractérise les puissantes dynasties qui peuplent les luxueux appartements de la prestigieuse Park Avenue, au cœur des beaux quartiers de Manhattan. Ainsi, les personnages vivent et travaillent ensemble sans jamais se mêler aux populations moins aisées. Ils forment donc une communauté d’apparence soudée. Cependant, face au scandale, tous seront confrontés à un dilemme : faire bloc au nom de l’amitié ou de la solidarité familiale ou trahir les siens pour se protéger soi-même.
Cristina Alger nous offre donc un premier roman réussi et dans l’air du temps que l’on ne lâche pas avant de l’avoir terminé. A lire d’urgence !
Titre original : The Darlings, de Cristina Alger, paru aux Etats-Unis en 2012 aux éditions Penguin (352 pages, 16$), traduit de l’anglais par Nathalie Cunnington et publié en France en 2013 par les éditions Albin Michel (464 pages, 22€). Disponible en format poche aux éditions Le Livre de Poche (7€).