Dans son nouveau long-métrage, Sully, qui sort dans les salles françaises le 30 novembre, Clint Eastwood revient sur l’amerrissage forcé d’un avion sur l’Hudson, à New York, qui avait défrayé la chronique en 2009. Il nous offre ainsi un film passionnant et optimiste qui nous montre que, parfois, avec du courage et de la cohésion, les miracles sont possibles.

© Warner Bros
Le 15 janvier 2009, à New York, Chesley Sullenberger surnommé « Sully », un pilote reconnu et expérimenté, prend les commandes d’un Airbus A 320 de la compagnie américaine U.S. Airways avec 150 passagers et cinq membres d’équipage à son bord, pour assurer le vol 1549 à destination de la Caroline du Nord. Cependant, peu de temps après le décollage, l’avion percute un groupe d’oiseaux migrateurs et perd ses deux réacteurs. Se retrouvant dans l’impossibilité de retourner à l’aéroport et pour éviter le crash, Sully, assisté de son copilote, Jeff Skiles, décide d’amerrir sur le fleuve Hudson et parvient miraculeusement à ne faire aucune victime.
C’est dans cette histoire incroyable et pourtant réelle que nous plonge Clint Eastwood, deux ans après la sortie d’American Sniper, son dernier long-métrage en tant que réalisateur. Dans ce nouveau film, tout comme dans le précédent, on retrouve certaines des thématiques chères au cinéaste : une histoire vraie filmée simplement et centrée sur un héros, certes courageux, mais avant tout humain. Ainsi, en racontant l’accident et l’enquête qui a suivi pour déterminer la responsabilité de chacun, il ne fait pas l’impasse sur les doutes qui ont, à certains moments, envahi Sully (incarné par un Tom Hanks plutôt convaincant) quant aux décisions qu’il a prises et sur son malaise d’être, à la fois, perçu comme un héro national et suspecté d’avoir pu faire preuve d’irresponsabilité.
Une immersion dans le monde de l’aviation civile
Toutefois, outre la psychologie des personnages, dans son long-métrage, Clint Eastwood s’attache également à montrer la réalité des faits. Il filme l’intérieur de l’avion et, en particulier, le cockpit d’une façon simple, sans trop d’effets ; ce qui rappelle les reconstitutions que l’on retrouve dans bon nombre de documentaires sur les crashs aériens. Par ailleurs, il n’insiste pas sur l’état d’esprit et la panique des passagers. Ainsi, Sully n’est pas un film catastrophe mais un biopic qui décortique les évènements et les donne à voir comme le commandant de bord les a vécus.
De plus, Clint Eastwood nous propose aussi de plonger dans l’univers méconnu et souvent idéalisé de l’aviation civile et des autorités qui la régissent. Il montre donc en détail l’indispensable enquête menée après chaque accident aérien pour éviter, autant que possible, qu’il se reproduise. Cependant, il réussit à ne pas noyer les spectateurs dans un océan de jargon technique et le film reste clair, concis et facile à suivre pour les non-initiés.
Une ode aux héros du quotidien
D’ailleurs, l’intrigue est surtout centrée sur l’humain. Le réalisateur se concentre particulièrement sur l’équipe soudée que forment Sully et son copilote, Jeff Skiles (joué par Aaron Eckhart), qui se montre d’une loyauté exemplaire quoi qu’il arrive. Il s’applique également à montrer l’impact que de tels évènements peuvent avoir sur les proches des personnes impliquées en filmant Lorrie (Laura Linney), l’épouse du commandant, alors qu’elle a du mal à réaliser ce qui arrive à son mari.
De plus, le cinéaste souligne la synergie avec laquelle l’équipage et les secours ont agi pour venir en aide à tous les passagers en un temps record. Ainsi, en grand patriote qu’il est, Clint Eastwood rend hommage aux femmes et aux hommes qui s’assurent, tous les jours, que nous vivons et nous déplaçons en toute sécurité et qui sauvent des vies en cas de problème. Il livre ainsi un film profondément optimiste, en dehors de tout positionnement politique.
Sully de Clint Eastwood, États-Unis, 2016, 1h36, sorti aux États-Unis le 9 septembre 2016, au Liban en septembre 2016 et en France le 30 novembre 2016.